La Préfecture d’Amou plus précisément à Amou-oblo a servi de cadre au lancement de la campagne de la chimio-prévention du paludisme saisonnier (CPS) et de la célébration en différée de la journée mondiale de la lutte contre le paludisme célébrée chaque année le 25 du mois d’avril. C’était en présence du préfet d’Amou, les députés à l’assemblée nationale, les maires, la délégation de President’s Malaria Initiative (PMI) USAID venue de Washington, du bureau régional USAID d’Accra, celle de Malaria Consortium, des partenaires techniques et Financiers comme l’OMS, l’Unicef, Plan Togo, Fonds mondial représenté par l’unité de gestion des projets (UGP), GIZ, le CCM. Cette célébration s’articule autour du thème : « « Accélérer la lutte contre le paludisme pour un monde plus équitable »
Selon le rapport mondial 2022 sur le paludisme, le nombre total des cas est estimé à 247 millions et le nombre total de décès à 619 000. L’Afrique est la région où le paludisme sévit le plus lourdement avec 234 millions de cas et 593 000 décès cela représente 95 % des cas et 96 % des décès. Le même rapport indique qu’au Togo, l’incidence du paludisme a régressé de plus de 40 % entre 2015 et 2020 et la mortalité de près de 50 % sur la même période.
Au plan historique de la lutte contre cette maladie au Togo, l’engagement de l’Etat et de ses partenaires date depuis l’époque coloniale par la création d’un service de lutte antipaludéenne devenu en 1960 service national du paludisme qui ultérieurement a été érigé en programme nationale de lutte contre le paludisme. En vue de répondre efficacement à la lutte, ce programme s’est doté d’une politique nationale de lutte contre le paludisme en 1996 assorti d’un premier plan stratégique 2001-2005.
Au total cinq plans stratégiques nationaux (PSN) ont été mise en œuvre dont le dernier en cours de mise en œuvre est le PSN 2023-2026.
Depuis l’initiative « faire reculer le paludisme » lancée en 1998, le Togo a adhéré aux engagements internationaux et sous-régionaux successifs visant à combattre cette maladie qui constitue un frein au développement des pays. Ainsi, la lutte contre le paludisme est une priorité nationale telle qu’inscrite dans la politique de santé et dans les documents stratégiques du pays dont les derniers en date sont la feuille de route gouvernementale 2020-2025 et le plan de développement sanitaire 2023-2027.
Après l’adoption de la stratégie technique mondiale de lutte contre le paludisme 2016-2030, le Togo a procédé à une réorientation de la lutte contre le paludisme en s’adaptant aux objectifs, aux cibles et aux interventions de la stratégique technique mondiale. Ainsi la vision actuelle de la lutte antipaludique au Togo est « Les communautés et les familles togolaises sont libérées du fardeau du paludisme d’ici 2030 pour contribuer de manière efficiente au développement du pays » avec une mission claire celle « d’éliminer le paludisme en assurant l’accès universel aux interventions antipaludiques », les objectifs étant d’éliminer le paludisme en 2030 ou à défaut de contrôler la morbidité et d’annuler la mortalité liée au paludisme.
La situation actuelle montre, selon le rapport de revue de performance sur la période 2017-2022 une tendance à la baisse de la mortalité de 13 pour 100000 hbts en 2017 à 11 pour 100000 en 2022. La létalité due au paludisme a baissé de 3 % en 2016 à 2,08 % en 2022.
L’enquête sur les indicateurs du paludisme de 2020 a également montré un fléchissement de la prévalence parasitaire qui est passée de 36% en 2014 (EDST) à 35% en 2020.
En prélude à l’élaboration du PSN 2023-2026 en cours de mise en œuvre, avec l’appui de l’OMS, le pays a réalisé en 2022 la stratification épidémiologique et le ciblage des interventions. Au vu des résultats, le Togo poursuivra la distribution des moustiquaires imprégnées d’insecticide pour un accès universel, le traitement préventif intermittent chez les femmes enceintes, la chimio prévention du paludisme saisonnier (CPS) chez les enfants de moins de 5 ans dans vingt-trois (23) districts sanitaires sur les 39 districts que compte le pays.
Dans ce processus, de nouvelles interventions sont introduites dans le PSN. Il s’agit de la chimio prévention du paludisme pérenne (CPP) chez les nourrissions dans le reste des (16) districts sanitaires qui ne sont pas éligibles à la CPS et la vaccination contre le paludisme qui sera mise en œuvre sur l’ensemble du territoire national. Par ailleurs la lutte anti-larvaire et la pulvérisation intra domiciliaire (PID) sont inscrites comme stratégie complémentaire dans le PSN ; mais à l’instant cette dernière stratégie (PID) n’est pas encore mise en œuvre faute de financement. La mobilisation des ressources se poursuit à cet effet.
L’arrivée du projet President’s Malaria Initiative (PMI) USAID en avril 2023 montre la volonté du pays dans ses capacités de mobilisation des ressources supplémentaires pour combler les gaps de financement de même que l’accompagnement du gouvernement par la contrepartie Etat et les financements directs des campagnes de masse de distribution des moustiquaires.
En perspective le Togo, dans son objectif d’éliminer le paludisme en 2030 s’est engagé à accroitre la participation communautaire dans toutes les stratégies de lutte à travers une communication sociale et comportementale, à mettre un accent sur la recherche sur le paludisme à travers un plan de recherche intégrants toutes les institutions concernées, à favoriser l’approche multi sectorielle de la lutte contre le paludisme et à solidifier formellement la collaboration avec le secteur privé.
Dans dans l’optique de poursuivre cette lutte engagé contre le paludisme que le Togo organise à partir du 31 mai 2024 la campagne de la chimio-prévention du paludisme saisonnier (CPS) à la sulfadoxine –pyriméthamine + amodiaquine au profit des enfants de 3 à 59 ans dans les régions des Savanes, Kara ,Centrale et Plateaux ( Amou, Ogou, Anié ,Est Mono). Le premier cycle se déroulera du 31 mai au 2 juin 2024 et quatre autres cycles suivront à intervalles de 28 jours. A cet effet j’invite la population à adhérer à cette intervention.
Pour rappel, le 25 avril de chaque année la communauté internationale célèbre la Journée mondiale de lutte contre le paludisme. C’est une occasion de célébrer nos succès en matière de baisse de la morbidité, de la mortalité, de rappeler les défis qui persistent surtout des financements qui diminuent et la baisse des cas et des décès qui stagnent. Ainsi, tous les partenaires doivent se concentrer autour d’un but commun qui est celui d’accélérer le rythme des progrès. La Journée mondiale de lutte contre le paludisme est l’occasion aussi de souligner la nécessité d’investissements continus et d’un engagement politique durable en faveur de la prévention du paludisme et de la lutte contre cette maladie
Ensemble, nous devons veiller à ce que personne ne soit laissé de côté lorsqu’il s’agit d’accéder aux services indispensables pour prévenir, diagnostiquer et traiter le paludisme.
Rejoignez-nous pour remettre la lutte contre le paludisme sur les rails.
Le thème retenu cette année est : « Zéro palu ! je m’engage ». Ce thème souligne la nécessité de donner des moyens d’action aux individus, partout dans le monde, pour que chacun prenne l’engagement personnel de sauver plus des vies et d’aider les collectivités et les économies à prospérer en éliminant le paludisme. C’est l’occasion de se réunir, de sensibiliser à la lutte contre le paludisme et de mettre en lumière les défis que nous devons relever pour en finir avec cette maladie dévastatrice.
L’accélération de la lutte contre le paludisme est un effort qui doit être mené collectivement. Ensemble, nous pouvons faire tomber les barrières, défendre les personnes vulnérables et garantir l’inclusivité dans la quête d’un monde sans paludisme. L’objectif doit aller au-delà de la lutte contre la maladie pour défendre les droits de chaque individu à mener une vie saine et digne.
Nous appelons les parties prenantes à ; financer la lutte : Nous appelons les gouvernements, les philanthropes, le secteur privé et d’autres acteurs à accroître les investissements pour mettre fin au paludisme, en s’appuyant sur les prochaines reconstitutions des ressources de Gavi et du Fonds mondial, atteindre le dernier kilomètre : Nous devons donner la priorité aux communautés marginalisées et à risque dans la fourniture d’outils et de traitements essentiels pour progresser réellement vers l’élimination du paludisme ; investir pour demain et inverser les statistiques : Allouons des ressources à la recherche et au développement pour devancer les menaces émergentes et inverser les statistiques alarmantes sur le paludisme grâce à l’innovation ; et faire entendre sa voix : Zéro Palu, cela commence par la prise de parole de chacun. Chaque voix, qu’il s’agisse d’un plaidoyer local ou d’un appel à l’action des dirigeants est cruciale dans la lutte contre le paludisme.
Il est question de renouveler l’engagement en faveur du renforcement des systèmes de santé, des femmes et des filles et de la recherche de l’équité dans la lutte contre le paludisme et surtout d’accélérer la lutte contre le paludisme en respectant l’équité, genre et droits humains pour en finir avec la maladie.
Service de Communication du MSHP