La mission de haut niveau de l’Alliance GAVI visite le Centre Médico-Social de Togblécopé

La mission de haut niveau de l’Alliance GAVI visite le Centre Médico-Social de Togblécopé

Partager sur :

Facebook
Twitter
LinkedIn

Dans la suite logique des échanges avec la société civile, la mission de haut niveau de GAVI s’est rendue le vendredi 1er mars 2024 au Centre Médico-Social de Togblécopé pour s’en quérir des réalités sur la participation communautaire à la promotion de la vaccination. La mission est allée observer les services sur le site de vaccination rural, constater l’engagement de la communauté auprès des professionnels de la santé, susciter d’avantage l’engagement de la communauté  et discuter avec l’équipe PEV sur les progrès, les défis et les opportunités en cours dans le domaine du PEV. Il s’est agi de comprendre la santé communautaire au Togo (agents de santé communautaires, papa champion, club des mères), les liens avec les OSC et la manière dont elles sont impliquées pour atteindre les enfants 0-dose

La mission a eu droit a une visite guidée au cours de laquelle elle a été entretenue par les différents acteurs de vaccination et notamment les agents de santé communautaire, les Papa champions et les clubs des mères, avec des simulations.

La exhorté la communauté à s’approprier les actions de vaccination en s’engageant auprès des acteurs de la santé pour atteindre davantage les cibles vaccinales. Elle souhaité que l’engagement communautaire soit davantage renforcé à travers la mobilisation de tous. La mission a également invité la communauté à éviter les pièges des fake news afin de garantir aux et aux enfants une meilleure santé à travers l’adhésion à la vaccination et le respect du calendrier vaccinal des enfants.

« L’engagement communautaire au Togo implique de nombreux acteurs tels que les agents de santé communautaires, les relais communautaires, les leaders communautaires, etc. Nous explorons les opportunités pour renforcer l’engagement des différents acteurs pour voir  comment GAVI peut soutenir l’objectif du pays de disposer d’un système de santé communautaire holistique solide à tous les niveaux » a déclaré M. Thabani Maphosa Directeur général des programmes pays GAVI.

Renforcer la vaccination de routine et atteindre les enfants zéro-dose reste un défi pour GAVI et ses partenaires.  La pandémie au COVID-19 a llaissé un impact déficitaire à combler sur la couverture habituelle. Le Togo a connu une légère baisse de la couverture due au COVID-19 (DTP1 -3% ; DTP3:-2% ; MCV1:-6%), et n’a pas complètement retrouvé la couverture d’avant le COVID. Le pays vise à réduire le nombre d’enfants zéro-dose à 29 778 d’ici 2025, ce qui correspond à 25 % du nombre estimé d’enfants zéro-dose (année 2021 – 39 705 enfants zéro-dose).

Il y a donc nécessité de relancer la vaccination à commencer par celle contre le papillomavirus. Le Togo a mis la vaccination contre le papillomavirus au cœur de la stratégie nationale de prévention primaire du cancer du col de l’utérus, qui est le deuxième cancer le plus répandu chez les femmes au Togo, après le cancer du sein. L’incidence dans la population générale est de 19,1 cas/100 000.

Entre 2015 et 2017, le Togo a mis en œuvre un programme de démonstration du vaccin contre le papillomavirus dans le district urbain de Golfe et le district rural de Tchamba, en adoptant une stratégie basée sur l’école. Le Togo est l’un des rares pays à avoir intégré la vaccination contre le papillomavirus à d’autres interventions en faveur de la santé des adolescents. L’IRC a approuvé la campagne MAC et l’introduction en 2018, mais les deux ont été reportées à 2023 en raison de l’indisponibilité du vaccin Cervarix.

Pour l’introduction et la campagne, le pays a opté pour un schéma à une dose, conformément à la dernière recommandation du SAGE.

La campagne a eu lieu la dernière semaine de novembre et l’introduction a été réalisée le 4 décembre 2023. La campagne de vaccination multi âge (MAC) contre le HPV a ciblé une cohorte annuelle de filles de 9 ans et une cohorte pluriannuelle de 10 à 14 ans au cours de la première année d’introduction. Le nombre total de filles ciblées par la campagne était de 117 787 et 542 615 respectivement pour la vaccination de routine (filles de 9 an) et la cohorte pluriannuelle (10-14 ans).

Les résultats des campagnes sont mitigés avec une bonne couverture dans le Nord et une couverture décevante dans le Sud.  Une couverture de 47% a été rapportée pour la cohorte des 9-14 ans. Une forte résistance a été signalée dans les zones urbaines et en particulier dans la région du Grand Lomé. Le rapport de la campagne décrit une communication insuffisante dans les communautés. Gavi soutiendra le nouveau plan pour obtenir un meilleur engagement communautaire qui devrait conduire à une meilleure adhésion.

En ce qui concerne la prochaine étape, l’équipe nationale de Gavi travaille avec le PEV et ses partenaires à l’élaboration d’un plan adapté et ciblé. Les écoles identifiées comme présentant une résistance à la vaccination au cours de la campagne seront au cœur du dialogue entre les parents, les enseignants et les agents de santé. D’autres activités de communication à travers les réseaux sociaux, au niveau de la communauté seront réalisées avant la prochaine session de vaccination dans les écoles.

Outre le vaccin contre le papilloma virus humain, le Togo s’apprête à introduire le vaccin contre le paludisme.

Au Togo, le paludisme est un problème majeur de santé publique. Le principal agent pathogène est P. falciparum (94,6%), suivi de P. malariae (3%) et P ovale (2,4%). Au cours de la période 2017-2022, l’incidence du paludisme est passée de 168‰ à 185‰. Les enfants de moins de 5 ans représentent un tiers des cas de paludisme (33% en 2022), 53% des cas de paludisme grave hospitalisés en 2022 et deux tiers des décès liés au paludisme (65% en 2022).

Le Togo devrait envoyer une demande lors de la prochaine fenêtre de soumission (avril 2024) pour introduire le vaccin R21 à l’échelle nationale en 2025.

L’Objectif général est de réduire la morbidité et la mortalité dues au paludisme en vaccinant les enfants de moins de cinq ans dans tous les districts du Togo.

Il s’agira entre autres de vacciner au moins 80 % des enfants âgés de 05, 06 et 07 mois lorsque les trois premières doses de vaccin sont administrées dans le cadre de la vaccination systématique ; de vacciner au moins 70 % des enfants âgés de 16 à 23 mois lors de l’administration de la quatrième dose de vaccin dans le cadre de la vaccination systématique ; de contrôler, enquêter et signaler tout cas d’AEFI ; d’augmenter la capacité de gestion des déchets ; de convaincre la communauté et former les agents de santé et de gérer les rumeurs, en particulier dans les zones urbaines, sur la base de la campagne HPV MAC et des leçons tirées des pays qui ont déjà introduit le vaccin contre le paludisme (le Ghana principalement).

Service de Communication du MSHP