La valorisation du travail des Agents de Santé Communautaire pour l’accélération de la Couverture Sanitaire Universelle

La valorisation du travail des Agents de Santé Communautaire pour l’accélération de la Couverture Sanitaire Universelle

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Lomé abrite du 17 au 19 Septembre 2019, un important atelier régional sur la santé communautaire dont le thème est « ACCELERER LA COUVERTURE SANITAIRE UNIVERSELLE : Les Agents de santé communautaires, un maillon essentiel ». Un atelier qui a été ouvert par madame AKAKPO Midamégbé, directrice de cabinet du ministre de la santé et de l’hygiène publique en présence de l’Ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique au Togo SEM Eric STROMAYER, de madame Binta Tidiane DIALLO, Représentante résidente de l’OMS au Togo et des représentants de l’OOAS et de l’USAID.

 

Cet atelier réunit pendant trois jours plus d’une centaine de participants constitués des représentants des Ministères de la Santé, des partenaires techniques et financiers, des ONG et Associations des 9 pays du Partenariat de Ouagadougou : Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Togo. L’atelier est organisé avec le soutien financier du Gouvernement américain à travers l’USAID et l’assistance technique du projet USAID Health Policy Plus en synergie avec l’Organisation Ouest Africaine de la Santé (OOAS), UNFPA, l’Unité de coordination du Partenariat de Ouagadougou (UCPO) et l’OMS. Le mandat de l’USAID Health Policy Plus est de renforcer et de faire avancer les priorités de santé de la reproduction/planification familiale (SR/PF), de VIH et de santé maternelle au niveau mondial, national et décentralisé. Dans un contexte où les différents pays travaillent à assurer à leurs populations respectives d’ici 2030, la Couverture Sanitaire Universelle (CSU), cette importante rencontre régionale permet de traiter des questions spécifiques relatives à la redynamisation de la santé communautaire dans notre sous-région ainsi que les approches novatrices pour une pérennisation du rôle des agents de santé communautaires (ASC) dans nos systèmes de santé.
Aussi, en plus des expériences à partager par les représentants des 9 pays francophones de l’Afrique de l’Ouest, les agents de santé communautaires eux-mêmes, des Experts de haut niveau feront des communications et animeront des panels sur les nouvelles avancées et les innovations en matière de santé communautaire et la contribution des agents de santé communautaires pour des services de santé de qualité accessibles à tous.
« L’atelier vise donc au terme de trois (3) jours de travaux a partager les leçons et les expériences apprises des pays permettant de renforcer la durabilité des programmes impliquant les ASC en l’Afrique de l’Ouest Francophone ; à initier le dialogue politique entre les autorités gouvernementales et les autres parties prenantes sur la meilleure collaboration possible pour relever les défis relatifs à la contribution des ASC à la couverture sanitaire universelle (CSU) ; à contribuer à la réflexion sur l’amélioration de l’environnement politique et réglementaire favorable à la pleine intégration des ASC dans le système formel de santé et à identifier des stratégies de financements domestiques pérennes des programmes des ASC en Afrique de l’Ouest. Les Etats-Unis d’Amérique continueront à appuyer toute initiative visant à améliorer la santé des populations». A indiqué l’Ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique au Togo SEM Eric STROMAYER.
Pour Madame Binta Tidiane DIALLO, représentante résidente de l’OMS au Togo, la présence de l’OMS à cet atelier n’est pas un pur hasard car depuis 1978, à Alma-Ata, l’OMS appui les Etats membres qui avaient déclaré les soins de santé primaires comme pierre angulaire pour l’atteinte de la CSU. 
« L’une des causes reconnues comme frein à l’atteinte des objectifs fixés à l’époque serait attribué à la non disponibilité de politique viable des ressources humaines.  On a bien compris maintenant que la couverture santé universelle (CSU), définit comme étant l’accès aux services de santé essentiels de qualité (prévention, promotion, soins curatifs, réhabilitation et palliatifs) sans que leurs coûts n’entraînent des dépenses catastrophiques de santé pour les usagers, n’est pas tributaire seulement des ressources financières, mais aussi et surtout elle dépend de la disponibilité des Ressources humaines. Aussi, reconnaissant qu’il n’est pas facile de former des ressources humaines de niveau élevé, il faut cibler la ressource humaine la plus accessible, à savoir les agents de santé communautaires ».  A-t-elle déclaré.
Selon madame AKAKPO Midamégbé, directrice de cabinet du ministre de la santé et de l’hygiène publique la santé des  communautés est compromise par l’insuffisance des moyens de transports, l’accès à l’eau potable, à la nutrition et surtout la qualité des soins de santé. 

« Pour surmonter tous ces défis en Afrique subsaharienne, particulièrement en Afrique de l’ouest francophone, nos pays ont fait recours aux Agents de Santé Communautaire qui jouent un rôle prépondérant dans l’amélioration de l’accès aux soins de santé. C’est un véritable plaisir pour le Togo d’accueillir cette rencontre sous régionale pour approfondir la question de la place des Agents de Santé Communautaire dans le contexte de la Couverture Santé Universelle. 
L’implication des communautés à travers les Agents de Santé Communautaire dans la mise en œuvre de nos programmes de santé n’est plus à démontrer ». A-t-elle indiqué.

« C’est pour cette raison que le Togo- toute modestie gardée- est le premier pays de la région avoir accepté en 2011 en synergie avec l’USAID que les agents de santé communautaire administrent les injectables sous la supervision des responsables de formations sanitaires de leur zone d’intervention. A l’époque, le DMPA-SC (Sayana Press) n’avait pas encore été introduit dans la région et le Togo avait fait le pari que les Agents de Santé Communautaire pouvaient administrer sans difficulté majeure le Depo-Provera. Dès lors, plusieurs pays ici présents sont venus s’enquérir de la belle et courageuse expérience du Togo. Fort est de constater que dans beaucoup de nos pays, les interventions des Agents de Santé Communautaire ne sont pas réellement valorisées ». A-t-elle poursuivit.

Il est à noter qu’en effet, depuis 1978, à Alma-Ata, l’OMS appui les Etats membres qui avaient déclaré les soins de santé primaires comme pierre angulaire pour l’atteinte de la CSU. Quarante années après Alma-Ata, et ce malgré tous les efforts des Etats membres et des partenaires, cet engagement reste d’actualité et a été réaffirmé successivement en 2008 à Ouagadougou ; en 2012, lors de la 67ième session de l’Assemblée générale des Nations Unies, en 2013 au 3ème forum sur les Ressources humaines et récemment à Astana en 2018, pour ne citer que celles-là. 
En effet, l’atteinte de la CSU dépend de la réussite des soins de santé primaires qui s’appuiera en grande partie sur la disponibilité effective de ressources humaines pour la santé. C’est ainsi que l’Assemblée Mondiale de la santé a adopté lors de 69ème session la résolution la Stratégie mondiale sur les ressources humaines pour la santé à l’horizon 2030 (résolution WHA69.19 (2016). Cette résolution présente une série d’options stratégiques de nature à maximiser les bénéfices que les États Membres pourraient tirer en investissant dans les ressources humaines pour la santé. Il s’agit d’optimiser l’utilisation des agents de santé communautaires et les autres catégories de personnel de santé œuvrant au niveau communautaires pour dispenser toute une gamme de services préventifs, curatifs et promotionnels dans le cadre d’une délégation efficace des taches. Pour atteindre la CSU, il est préconisé la création au niveau mondial d’environ 40 millions de nouveaux emplois dans la santé et le travail social auxquels, il faut ajouter 18 millions de travailleurs sociaux (communautaire) d’ici 2030.
 

                                                                                                                                                                                                                                              Service de communication du MSHP