Le processus d’extension de la contractualisation est réellement enclenché. Après le CHR Dapaong, c’est au tour du CHU Kara de faire son entrée dans la phase de contractualisation, tel que souhaité par un plus grand nombre depuis l’annonce des résultats positifs de la phase pilote au CHR Atakpamé, CHP Blita et au CMS de Siou. Le ministre de la santé et de la protection sociale a procédé ce 20 juin 2018 à Kara au lancement officiel de ladite reforme en présence de plusieurs autorités politiques, administratives, militaires et religieuses de la région. C’est également l’Organisation Internationale pour la Gestion Hospitalière, OIGH, qui a la charge d’appuyer la mise en œuvre l’approche contractuelle au CHU Kara.
Le centre hospitalier universitaire de Kara était un centre de santé pendant la période coloniale. Il est devenu hôpital de circonscription administrative en 1960, centre hospitalier régional en 1970 et centre hospitalier universitaire en 2000. C’est un établissement public à caractère administratif doté d’une personnalité morale et d’une autonome financière placé sous tutelle administrative du ministère de la santé et de la protection sociale. Il est géré par un organe de décision : le conseil administration, un organe d’exécution : la direction et des organes consultatifs dont la commission médicale consultative.
Le centre hospitalier universitaire de Kara comprend deux catégories de services : les services médico-techniques et les services administratifs regroupant 387 agents dont 181 émargent sur le budget général et 164 sur le budget autonome.
Les services médico-techniques comprennent entre autres ; le département de médecine et spécialités médicale dont la cardiologie, la médecine interne, la neurologie, la pneumologie, l’hépato gastroentérologie, la rhumatologie et la dermatologie ; le département de chirurgie et spécialités chirurgicales dont la neurochirurgie, la traumatologie et l’urologie ; le service de pédiatrie ; le service de gynéco-obstétrique ; le service d’imagerie médicale ; le service des laboratoires et la pharmacie hospitalière.
Ces services médico-techniques reçoivent en moyenne vingt-quatre mille (24000) consultations, six mille (6000) hospitalisations et mille deux (2000) accouchements chaque année.
Toutefois, le centre connaît un certain nombre de difficultés qui résident dans la vétusté et l’inadéquation de ses infrastructures, la faiblesse de son plateau technique, l’insuffisance quantitative et qualitative ses ressources humaines, l’absence d’une vision partagée des acteurs aggravée par des intérêts particuliers inavoués.
« L’approche contractuelle permettra de mettre en harmonie et en synergie les intelligences et les moyens dans un environnement commun en s’investissant individuellement et collectivement pour des résultats plus probants. Le but de la contractualisation est d’harmoniser les ressources par rapport aux prestations et à la satisfaction des populations. Cette approche va permettre à l’hôpital de dégager plus de bénéfices et d’investir dans un fonctionnement optimum, l’objectif étant la satisfaction de la population et d’arriver à une meilleure gestion des hôpitaux publics ». A indiqué le professeur Moustafa MIJIYAWA, ministre de la santé et de la protection sociale, au cours du lancement officiel de ladite reforme au CHU Kara.
« Le centre hospitalier universitaire de Kara est heureux et honoré de vous accueillir ce jour pour le lancement officiel de l’approche contractuelle. C’est un grand jour, un jour béni car nos espoirs sont grands. Nous avons bon espoir qu’à l’instar du centre hospitalier régional d’Atakpamé que le centre hospitalier universitaire de Kara sera plus accueillant, plus attractif, plus attrayant et plus hospitalier qu’il ne l’était par le passé ». S’est réjouit le directeur du CHU Kara, le docteur AMANGA.
L’approche contractuelle est fondée sur le principe de délégation de la gestion des structures hospitalières publiques à une entité privée. C’est-à-dire que l’Etat signe un contrat avec une société spécialisée dans la gestion des hôpitaux, à qui il délègue la gestion des hôpitaux. Ce n’est pas une privatisation, comme certains le pensent ou le disent, mais une délégation de gestion. La structure hospitalière reste et demeure publique.