Le projet REDISSE-Togo, officiellement lancé

Le projet REDISSE-Togo, officiellement lancé

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Les ministères de la santé, et de l’agriculture ont procédé ce 1er Février 2018 au lancement officiel du Projet régional de renforcement du système de surveillance des maladies au Togo (REDISSE-Togo). L’objectif général du présent atelier est de permettre une meilleure connaissance du REDISSE par les partenaires techniques et financiers, les institutions de la République Togolaise et l’ensemble des acteurs de développement.
  17 mois, après le lancement de l’atelier pour la concertation nationale sur le projet de renforcement des systèmes de surveillance des maladies et son approbation par le conseil d’administration de la Banque mondiale le 05 avril 2017 et sa mise en vigueur le 27 juillet de la même, le gouvernement togolais a lancé officiellement le démarrage des activités de terrain.
  Le projet REDISSE s’inscrit dans la mission de la Banque mondiale qui est de mettre fin à l’extrême pauvreté et promouvoir la prospérité partagée. Les maladies transmissibles et non transmissibles affectent fortement la santé, l’éducation et les revenus potentiels des populations. Cet impact est encore plus accentué dans les couches de la population les plus vulnérables. D’où la nécessité d’intervention visant  à réduire le fardeau économique de ces maladies les pays de l’espace CEDEAO.
Ce projet s’inscrit également dans la stratégie d’aide à l’intégration régionale (RIAS) pour l’élaboration d’interventions coordonnées de fourniture de biens publics ainsi que la priorisation du secteur de la prévention et du contrôle transfrontalières des maladies.
Il s’aligne dans divers stratégies et politique de développement du Togo notamment la Stratégie de Croissance Accélérée et de la Promotion de l’Emploi (SCAPE), le Plan National de Développement Sanitaire (PNDS) et le Programme National d’Investissement Agricole et de Sécurité Alimentaire (PNIASA).
  Le projet REDISSE contribue à la mise en œuvre du RSI (2005), du Code sanitaire des animaux terrestres de l’OIE, du programme « Une seule santé », du Programme d’action pour la sécurité sanitaire mondiale, de la couverture de santé universelle et de la réalisation des objectifs de développement durable (ODD). Le projet REDISSE contribuera donc à la atteintes des objectifs de développement du Gouvernement togolais.
  « Le Projet REDISSE abordera les faiblesses systémiques dont souffrent les systèmes de santé animale et humaine qui entravent l’efficacité de la surveillance et de la réponse aux maladies. Le projet comprendra une composante d’intervention  précoce en cas d’urgence de santé publique. Il s’agira de : i) renforcer la capacité intersectorielle nationale et régionale pour assurer une meilleure collaboration en matière de surveillance  des maladies et de préparation aux épidémies en Afrique; ii) fournir une réponse immédiate et efficace en cas de crise ou d’urgence éligible. Ceci passe par, entre autres ; le  renforcement des ressources humaines;  la surveillance et la notification précoce; le renforcement des capacités de laboratoire;  la préparation et riposte et  le renforcement des capacités de gestion institutionnelles nationales et régionales impliquées dans le projet ». A déclaré le coordonnateur du Projet REDISSE-TOGO, le docteur AWOKOU Fantsè.
  « L’atteinte de ces objectifs ne sera possible qu’avec la conjonction des efforts de toutes les parties  prenantes. Aussi, voudrai-je en appeler à une synergie d’action de tous les partenaires en développement, car contrairement aux personnes, la maladie n’a besoin ni de passeport, ni de titre de séjour, ni de titre de transport pour se propager à travers les frontières. Dans cette marche vers le renforcement du système régional de surveillance des maladies, il apparaît fondamental le renforcement du rôle de coordination de l’Organisation Ouest Africaine de la Santé. En effet, le partage de l’information, la coordination des actions transfrontalières entre autre permettront une rationalisation de l’utilisation des ressources mobilisées. Le renforcement du partage de l’information, la coordination des actions transfrontalières entre autre permettront une rationalisation de l’utilisation des ressources mobilisées. Le renforcement du partage de l’information nous permettra de prendre une certaine avance sur les phénomènes morbides et nous permettra de préparer des réponses plus efficaces. Les ministères en charge de la santé et de l’élevage, s’engagent à tout mettre en œuvre pour le succès de ce projet, jalon important des Objectifs du Développement Durable ». A indiqué Dr TCHAMDJA Potougnima, représentant du Ministre de la Santé et de la Protection Sociale à l’atelier de lancement du Projet régional de renforcement du système de surveillance des maladies au Togo
  Pour rappel, le Togo est un pays à climat  de type tropical, chaud et humide favorable à la prolifération de vecteurs de diverses maladies et en partie responsable du profil épidémiologique dominé par les maladies infectieuses et parasitaires et une augmentation de la fréquence des pathologies non infectieuses. Les épidémies  les plus fréquentes sont le choléra, la rougeole, la fièvre jaune, la méningite cérébro-spinale. Quant aux épizooties les plus fréquentes sont la grippe aviaire, la peste porcine et le charbon bactéridien.
Avec une population estimée à 7 049 503 habitants en 2016, le pays a un  taux d’accroissement annuel moyen de 2,84% et une densité moyenne de 124 habitants au km². Il connaît à l’instar des autres pays de la CEDEAO, une urbanisation accélérée.
  La surveillance des maladies en général et celles à potentiel épidémique est l’une des priorités du gouvernement togolais. Ainsi, la surveillance des maladies à potentiel s’effectue selon l’approche de la Surveillance Intégré de la Maladie et de la Riposte (SIMR) proposée par le bureau régionale de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS-Afro) et celle des maladies animales selon l’Office Internationale des Epizooties (OIE). Elle fait intervenir la communauté (les agents de santé communautaires (ASC), relais communautaires, les organisations de la société civile (OSC), les auxiliaires villageois d’élevage (AVE),  les groupements d’éleveurs),  les formations sanitaires et les postes d’observations. Tous ces acteurs et structures interviennent dans les domaines de la vaccination et du déparasitage des humains, de la volaille, des animaux, de l’alerte précoce et de la sensibilisation.
  Cependant le système de surveillance rencontre des difficultés notamment le manque de personnels qualifiés, l’absence de  standardisation dans la mise en œuvre des procédures de collecte et de transmission des données, l’insuffisance de ressources financières et logistiques pour les supervisions formatives des agents chargés de la surveillance et pour l’acheminement des échantillons prélevés vers les laboratoires de référence. Aux niveaux périphérique et intermédiaire, les laboratoires  manquent d’équipements et d’intrants  pour la confirmation  des cas notifiés.
  Ces difficultés ont un impact négatif sur la qualité des données collectées, la régularité de leurs transmissions ainsi que sur leurs analyses et interprétations. A cela s’ajoute les faiblesses du système de surveillance dans la préparation et la riposte aux urgences sanitaires pouvant être à l’origine de réaction inadaptée en cas d’épidémie ou d’autres urgences sanitaires et une insuffisance d’intégration du système de surveillance des maladies animales à  la SIMR Togolaise. 
  Aujourd’hui, le monde doit vivre avec les risques d’épidémie à cause des facteurs suivants : la démographie galopante avec une urbanisation grandissante et mal maîtrisée, le développement des moyens de déplacement plus rapides rendant la propagation des épidémies plus facile, les changements climatiques exposant des populations démunies à la sécheresse, à la famine sources de déplacements et de conflits. D’où la nécessité pour chaque pays, de se préparer par le renforcement des systèmes de surveillance des maladies. L’épidémie de la maladie à virus d’Ebola, vient le rappeler à suffisance.
Service de Communication du MSPS