Le Togo célèbre  l’élimination de la filariose lymphatique, et du Trachome de la THA en tant que problèmes de santé publique au Togo

Le Togo célèbre  l’élimination de la filariose lymphatique, et du Trachome de la THA en tant que problèmes de santé publique au Togo

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Le Togo et ses partenaires célèbrent  l’élimination de la filariose lymphatique, du Trachome et de la trypanosomiase humaine africaine, THA en tant que problèmes de santé publique.

EN effet, la filariose lymphatique est l’une des Maladies Tropicales Négligées, endémique dans 73 pays dans le monde et touchant près de 120 millions de personnes dont 40 millions présentent des complications. L’OMS l’a ciblée pour être éliminée dans le monde en 2020.  Pour y parvenir, un appel a été lancé en 1997 demandant à tous les états membres de mener des recherches sur la maladie.

Le Togo est l’un des 34 pays endémiques à la filariose lymphatique en Afrique à avoir débuté cette lutte puisque répondant à l’appel de l’OMS, la cartographie de la maladie a été faite entre 1998 et 2000 et 8 des 40 districts que compte le pays ont été identifiés endémiques à la maladie.

En 2000, un Programme National d’Elimination de la Filariose lymphatique a été mis en place par les autorités sanitaires et la même année, la Distribution de Masse des Médicaments (DMM) a démarré dans le district de Binah pour être étendu ensuite à tous les 8 districts en 2003 de sorte que toutes les personnes à risque sur le territoire étaient sous cette chimioprophylaxie.

 Après plusieurs années de lutte, le Togo a été déclaré en mars 2017, le premier Pays de la zone Afrique de l’OMS avoir éliminé la Filariose lymphatique comme problème de santé publique.

Le trachome est la principale cause infectieuse de cécité dû à une infection par une bactérie, Chlamydia trachomatis. La maladie touche principalement les enfants. Chez les adultes, les femmes sont jusqu’à quatre fois plus à risque d’être affectées que les hommes. Cela s’explique principalement par le contact étroit des femmes avec des enfants infectés. L’infection se transmet d’une personne à l’autre par l’intermédiaire des doigts, des vecteurs passifs et des mouches contaminés ayant été en contact avec des écoulements provenant des yeux ou du nez d’une personne infectée. Les facteurs de risque environnementaux pour la transmission du trachome comprennent une mauvaise hygiène, la promiscuité, un accès insuffisant à l’eau et des installations sanitaires inappropriées.

À l’échelle mondiale, le trachome reste un problème de santé publique dans 43 pays. L’OMS estime que 136 millions de personnes vivent dans des zones où la maladie est endémique.

Pour éliminer le trachome au Togo des dépistages des cas de trachome de routines dans les services d’ophtalmologie, des interventions pour la recherche active des cas de trichiasis et leur prise en charge et des sensibilisations sur l’hygiène et l’assainissement lors des consultations foraines dans les communautés ont été des stratégies utilisées pour atteindre cet objectif.

Ensuite des enquêtes de cartographie et de suivi des districts endémiques ont été menées en 2009 et 2010. En 2017, l’enquête d’impact dans les districts endémiques a montré que la prévalence du TF < 0,5% et celle de TT < 0,2% ; seuils fixés par l’OMS pour aller à l’élimination du Trachome. Les données de l’eau, l’hygiène et l’assainissement ont montré une amélioration de taux de desserte en eau, les conditions d’assainissement et d’hygiène du milieu. C’est suite à cela que le Togo a introduit son dossier pour la validation de l’élimination du trachome en tant que problème de santé publique au Togo. Le 26 mai 2022 dans un communiqué de l’OMS, le Togo a été reconnu comme étant le quatrième pays africain (Maroc en 2016, Ghana en 2018 et Gambie en 2021) ayant conduit à l’élimination du trachome en tant que problème de santé publique.

Pour la trypanosomiase humaine africaine (THA), également connue sous le nom de « maladie du sommeil », est une maladie parasitaire à transmission vectorielle. Elle fait partie des maladies tropicales négligées à prise en charge des cas (MTN PCC). Le parasite pathogène chez l’homme est transmis par la piqûre d’une mouche tsé-tsé infestée. Les populations les plus exposées à cette maladie sont celles qui mènent des activités susceptibles de les mettre en contact avec la mouche tsé-tsé, notamment la pêche, la cueillette de miel sauvage, la recherche de l’eau dans des cours d’eau, l’élevage de bétail, la collecte de bois de chauffe en forêt et dans des zones boisées. La maladie du sommeil dont l’issue est fatale en l’absence de traitement, diminue la force de travail et partant, le volume de l’espace cultivable, entravant ainsi le développement socio-économique.

Au Togo, la THA est connue depuis le XIX -ème siècle. Toutes les régions avaient été touchées à l’exception de la région maritime. Après plusieurs décennies de lutte active jusqu’en 2008, les cas étaient devenus rares voire introuvables à l’instar de beaucoup de pays en Afrique de l’Ouest. Le dernier cas confirmé de THA au Togo remonte à 1996. Conformément à la recommandation de l’atelier sous régional pour l’intensification de la surveillance et la lutte contre la THA en Afrique de l’Ouest qui s’est tenu à Bamako au Mali du 16 au 19 juin 2009, le Togo et le Bénin ont mis en place un système de surveillance sentinelle passive en vue de la validation de l’élimination de la THA comme problème de santé publique. Au Togo, l’état des lieux a permis d’identifier et d’installer deux sites sentinelles de surveillance à Tchamba et à Mango. Suite aux résultats satisfaisants et conformément aux critères de validation de l’élimination de la THA à T. b. gambienne comme problème de santé publique élaborés par l’OMS, le Togo a soumis un dossier d’élimination de la THA comme problème de santé publique. Ce dossier   a été validé par l’OMS le 22 juin 2020 faisant du Togo le premier pays à avoir éliminer cette maladie.

« Quand on a une médaille de bronze, on doit aussi œuvrer  pour  la médaille d’or. C’est un immense plaisir et un sentiment de fierté que je célèbre avec vous ce moment historique, un jalon majeur non seulement pour notre pays, mais pour le monde entier. Le Togo s’honore d’avoir éliminé ces maladies grâce à certaines politiques à savoir, le leadership du Chef de l’État, la place de la santé dans l’action gouvernementale et la place des MTN dans le Plan national de développement sanitaire. Les MTN figurent dans le panier des soins de la couverture maladie universelle pour permettre à chacun d’avoir accès aux soins de santé». C’est en ces termes que le ministre de la santé et de l’hygiène publique, Pr Moustafa MIJIYAWA a salué jeudi 14 décembre 2023 à Lomé, l’engagement de tous les acteurs impliqués dans le processus d’élimination récente par le Togo de quatre Maladies tropicales négligées (MTN).

La rencontre organisée à l’occasion de la célébration de la journée mondiale des MTN a permis au gouvernement togolais d’honorer à son tour par des distinctions ces acteurs  et partenaires dont l’Organisation mondiale de santé (OMS) et l’Ambassade des États-Unis au Togo.

En effet, l’OMS a officiellement reconnu le Togo en 2022, comme premier pays au monde à avoir éradiqué quatre maladies tropicales négligées (MTN) sur onze. Il s’agit de la dracunculose, la filariose lymphatique, la trypanosomiase humaine africaine (THA), et le trachome. Un cinquième s’ajoutera bientôt : l’onchocercose.

 « Nous sommes fiers de voir un pays qui est capable de pouvoir s’engager à relever le défi  L’élimination en tant que problème de santé publique est un seuil, cela veut dire que ces maladies ne constituent plus un problème de santé publique, mais ne veut pas dire que ces maladies ont complètement disparu. On pourrait encore trouver quelques cas, mais c’est tellement rare. C’est pour cela qu’il faut poursuivre les efforts pour aller à l’élimination complète des maladies », s’est réjouie Dr Fatoumata Binta Tidiane Diallo, représentante  résidente de l’OMS au Togo, qui a réaffirmé l’engagement de l’organisation à travailler aux côtés de l’État togolais sur la surveillance et le suivi avec les communautés.

En guise de reconnaissance de cette performance exceptionnelle jamais égalée, le Directeur Général de l’OMS et la présidente du conseil d’administration de l’Alliance Mondiale pour l’élimination des Maladies Tropicales Négligées ont remis des distinctions honorifiques à son Excellence Monsieur le Président de la République Togolaise, lors l’ouverture de la 72ème session du Comité régional de l’OMS pour l’Afrique ici à Lomé.

Service de Communication du MSHP