Le professeur Tchin DARRE a procédé ce 04 septembre 2025, au nom du Président du Conseil, au lancement officiel de l’introduction du vaccin contre le paludismeR21/Matrix-M dans le Programme élargi de Vaccination de routine, PEV au TOGO. La cérémonie officielle s’est tenue à Sokodé, ville situé à environ 350 kilomètres dans la centrale du pays en présence des principaux partenaires, des autorités politiques, administratives et traditionnelles de la région.

Le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique introduit officiellement avec l’appui de Gavi, l’Alliance du Vaccin, de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), de l’UNICEF, de l’AMP, de Malaria consortium et de OPT-MVAC le vaccin contre le paludisme dans son Programme élargi de vaccination (PEV). Cette introduction représente une avancée majeure dans la lutte contre le paludisme qui reste la première cause de morbidité et de mortalité infantile dans le pays.

Le Togo devient ainsi l’un pays africain à introduire à l’échelle nationale ce vaccin innovant, destiné à réduire la morbidité et la mortalité liées au paludisme chez les enfants de moins de cinq ans.

Au Togo, le paludisme sévit de façon endémique sur l’ensemble du territoire national, et sa transmission dure toute l’année avec une recrudescence en saisons de pluies. Le principal agent pathogène est le Plasmodium falciparum (94,6%) et secondairement le Plasmodium malariae (3%) et Plasmodium ovale (2,4%).

En 2023, le Togo a enregistré environ 2,14 millions de cas de paludisme et 3 456 décès, selon le Rapport mondial sur le paludisme 2024 de l’OMS, soulignant le fardeau toujours élevé de cette maladie dans le pays. Durant la période de 2017 à 2023, l’incidence du paludisme est passée de 168‰ à 192‰, marqué par une évolution croissante des cas de paludisme.

La situation épidémiologique spécifique aux enfants de moins de 5 ans montre que ces derniers occupent un tiers des cas de paludisme (34% en 2021 et 32% en 2023), 53% des cas de paludisme grave hospitalisés en 2023 et deux tiers des décès liés au paludisme (64% en 2021 et 65,8% en 2023).

L’adoption de nouveaux outils de lutte contre le paludisme tels que les vaccins anti paludiques, recommandés par l’OMS, permettra d’accélérer la réduction de la morbidité et de la mortalité dues à cette maladie.

« Il est important de prévenir cette maladie chez les enfants d’où la nécessité d’introduire ce vaccin dans la vaccination de routine. Ce choix traduit la volonté des plus hautes autorités du pays inscrite dans le Plan stratégique national de lutte contre le paludisme (2023-2026) qui se donne pour vision “les communautés et les familles sont libérées du fardeau du paludisme d’ici 2030 pour contribuer de manière efficiente au développement du pays. Je renouvelle ici la gratitude du gouvernement aux partenaires pour leur appui multiforme » a déclaré le Professeur Tchin DARE, Ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique.

« L’OMS appuie techniquement et stratégiquement ce processus, en ligne avec la Feuille de route mondiale pour la vaccination. C’est une opportunité cruciale non seulement pour protéger les enfants contre le paludisme, mais aussi pour renforcer les systèmes de santé et améliorer la performance globale du programme de vaccination de routine », souligne le Dr Hilaire Ouédraogo, Représentant de l’OMS au Togo, qui félicite les autorités nationales pour les efforts consentis en faveur de la santé des populations.

Avec cette introduction, le Togo devient le 22eme pays ayant intégré le vaccin antipaludique dans son programme national de vaccination. Il devient également le 1^er pays à l’introduire à l’échelle nationale dans son programme élargi de vaccination. Ce vaccin est déployé dans les 39 districts du pays et est administré depuis le 1er septembre à tous les enfants de 5 mois d’âge. Ce qui va certainement réduire significativement les hospitalisations et la mortalité chez les enfants complètement vaccinés. Le nombre total d’enfants attendus est de 270 000 sur toute l’étendue du territoire national pour cette première année.

« L’introduction du vaccin contre le paludisme au Togo renforce la protection des enfants contre cette maladie évitable, qui continue de faire des victimes chez les enfants de moins de 5 ans.L’UNICEF s’engage à soutenir les efforts du gouvernement pour garantir que chaque fille et garçon vivant au Togo, quel que soit leur lieu de résidence, ait accès aux soins de santé essentiels et ceci dans le respect de l’équité. Quant aux agents de santé communautaire, votre engagement est primordial pour la vaccination complète de nos enfants » a dit la Représentante Résidente de l’Unicef, Dr Erinna DIA

Cette activité d’introduction bénéficie du soutien des partenaires au rang desquels Gavi, l’Alliance du Vaccin, qui, par le biais des partenaires de l’alliance tels que l’OMS, UNICEF, AMP et le gouvernement, soutient l’achat, la logistique, la révision des outils ainsi que le déploiement du vaccin. Par ailleurs, Gavi investit dans les infrastructures de la chaîne du froid, les ressources humaines et les systèmes de collecte données.

« C’est un grand moment pour le Togo et pour nous tous qui travaillons à battre le paludisme. Et il est soutenu par un engagement réel : Gavi prend en charge 85 % du coût des vaccins, tandis que le Togo s’engage à financer les 15 % restants. C’est exactement le type de leadership pour lequel le Gavi Leap est conçu: dirigé par les pays, financièrement durable et axé sur un impact à long terme. Avec le vaccin antipaludique désormais déployé dans 22 pays et plus de 31 millions de doses déjà livrées, un financement et des investissements constants seront essentiels pour garantir que ce nouvel outil vital atteigne tous ceux qui en ont besoin et soutienne la lutte contre l’une des maladies les plus meurtrières d’Afrique »,a déclaré Riswana Soundardjee, Senior Country Manager (Togo, Sénégal et Libéria), Gavi, l’Alliance du vaccin ».

Le vaccin R21/Matrix-M, entièrement gratuit, sera administré en quatre doses à partir de l’âge de 5 mois, viendra compléter les autres interventions de lutte contre le paludisme déjà en place, telles que la distribution de moustiquaires, la pulvérisation d’insecticide à effet rémanent à l’intérieur des habitations, la chimioprévention saisonnière, la chimioprévention pour les femmes enceintes, le traitement préventif intermittent chez les nourrissons et la prise en charge précoce des cas avec des combinaisons thérapeutiques à base d’artémisi­nine. Cette initiative s’inscrit dans les efforts nationaux pour améliorer la santé et le bien-être des enfants togolais.

Ce lancement est le fruit d’un travail coordonné entre le Programme élargi de vaccination (PEV), le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP), les partenaires techniques et financiers, ainsi que les acteurs communautaires. Le Comité de Coordination Inter-Agence (CCIA) et le Comité National d’Organisation (CNO), avec le soutien technique et financier de GAVI, de l’OMS et de l’UNICEF, ont joué un rôle clé dans la planification de cette introduction.

Parallèlement à ces actions, des activités de communications et de mobilisation sociale sont menées pour informer les familles, mobiliser les leaders communautaires et élus locaux en faveur de la vaccination. Les clubs des mères et les papas champions de la croix rouge sont aussi mis à contribution pour relayer les messages clés, sensibiliser les ménages et encourager les familles à faire vacciner complètement leurs enfants.

Le Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique et les partenaires appellent tous les parents, leaders communautaires, autorités locales et acteurs de la société civile à soutenir activement cette introduction, afin que chaque enfant éligible reçoive toutes les doses du vaccin contre le paludisme.