le Togo s’engage contre le cancer du col de l’utérus

le Togo s’engage contre le cancer du col de l’utérus

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  Projet de démonstration du vaccin contre le virus du papillome humain chez les filles de 10 ans pour la prévention du cancer du col de l’utérus dans les districts de Tchamba et du Golfe
  Le Ministère de la Santé et de la Protection Sociale avec l’appui de ses partenaires depuis 2015 pilote un projet de démonstration du vaccin   contre le virus du papillome humain chez les filles de 10 ans pour la prévention du cancer du col de l’utérus dans les districts de Tchamba et du Golfe. Ce projet vise à démontrer la capacité du Gouvernement togolais à conduire à l’échelle nationale une telle intervention. C’est ainsi dans le cadre de ce projet trois campagnes de vaccination ont été menées. Les résultats de ces campagnes de vaccination ont été satisfaisants et ont atteint les objectifs fixés. Nous avons également capitalisé beaucoup de bonnes pratiques qui vont nous permettre d’introduire aisément le vaccin contre le virus du papillome humain dans notre programme élargi de vaccination (PEV). Etant donné que le calendrier d’administration du vaccin contre le VPH prévoit deux (02) doses espacées de 6 mois d’intervalle, une fois encore, il sera mis en œuvre pour la quatrième fois, cette campagne de vaccination en administrant la seconde dose du vaccin à la cohorte de aux filles de 10 ans de la deuxième année du projet du lundi 29 mai au vendredi 02 juin 2017.  L’annonce a été faite au cours d’une conférence de presse animée par le ministre de la santé et de la protection sociale et présence des partenaires technique te financiers en santé au Togo. Cette campagne va cibler les filles de 10 ans vaccinées contre le cancer du col de l’utérus du 28 novembre au 02 décembre 2016 dans ces districts.

  Le cancer du col de l’utérus est, en effet, le 2ème cancer le plus fréquent chez les femmes, avec environ 528 000 cas chaque année et 266 000 décès (estimations 2012) ; plus de 85% des femmes touchées vivent dans les pays en développement. Si rien n’est fait, d’ici 2050, on estime qu’un million de femmes à travers le monde seront diagnostiquées chaque année avec le cancer du col de l’utérus et 90% de celles qui meurent du cancer du col de l’utérus viendront des pays en développement. Au Togo, selon les estimations de l’Agence Internationale pour la Recherche sur le Cancer (CICR), le cancer du col de l’utérus, est le 2ème cancer tous sexes confondus (14,9%) après le cancer du sein (16,6%), et le 2ème cancer de la femme (24,8%) après le cancer du sein (27,6%). En Afrique, la prévalence de l’infection à VPH atteint 21,3 % avec des variations notables en fonction des régions : 33,6 % en Afrique de l’Est, 21,5 % en Afrique de l’Ouest et 21 % en Afrique australe. Le facteur majeur de risque du cancer du col de l’utérus est l’infection par le VPH qui survient en général au cours de l’adolescence après les premiers rapports sexuels. La prévention primaire du cancer du col utérin repose donc essentiellement sur la vaccination contre le VPH et sur des modes de vie sains.
  « Le cancer du col de l’utérus est une maladie évitable. Il existe un vaccin sûr et très efficace qui protège contre le VPH et qui a le potentiel de prévenir un tiers de tous les cas. L’OMS a certifié deux vaccins anti-VPH à l’innocuité avérée, devant être administrés aux filles âgées de 9 à 13 ans. C’est en effet à cet âge-là que le vaccin produit la réponse immunitaire la plus efficace, et il est important de recevoir le vaccin avant l’exposition au VPH. Les partenaires en santé continueront d’accompagner le Togo dans la lutte contre la maladie et particulièrement le cancer du col de l’utérus ». A indiqué, au nom des partenaires techniques et financiers en santé,  Dr Lucile IMBOUA, représentante résidente de l’OMS au Togo.
  « J’invite les agents de santé, les autorités éducatives, politiques, administratives traditionnelles et les medias à œuvrer inlassablement pour que les objectifs assignés à cette campagne soient atteints.Comme nous nous préparons à porter la vaccination contre le virus du papillome humain à l’échelle nationale en 2018, le gouvernement prend l’engagement de soutenir la préparation et l’organisation de l’intervention. A présent je saisi l’opportunité pour remercier tout un chacun de vous pour avoir répondu à notre invitation et renouveler une fois encore notre gratitude à  tous nos partenaires notamment ceux des organes du système des Nations Unies (OMS, UNICEF)  et les autres partenaires internationaux et nationaux pour leur soutien au gouvernement togolais pour la réussite du projet de démonstration pour le vaccin contre le virus du papillome humain ».  A déclaré le ministre de la santé et de la protection sociale, le professeur Moustafa MIJIYAWA, au cours de la rencontre avec la presse.
  En 2012, l’Alliance Mondiale pour les Vaccins et la Vaccination (GAVI) a créé pour les pays éligibles une possibilité de s’initier aux stratégies d’administration du vaccin anti-VPH aux adolescents de 9 à 13 ans dans un ou deux districts dans le cadre d’un programme de démonstration durant 2 à 3 ans. Ce projet pilote a pour objectif d’évaluer la couverture, la faisabilité, l’acceptabilité et le coût de la mise en œuvre des interventions en vue d’une introduction nationale du vaccin. Ce projet pilote offre également l’opportunité au pays d’analyser quelles interventions à l’endroit des adolescents pourraient être associées à la vaccination, et d’élaborer un plan global de lutte contre le cancer du col. Dans le cadre de ce projet de démonstration, le comité de soumission du Togo a choisi les districts du Golfe et de Tchamba, sur la base de critères prédéfinis, pour mettre en œuvre cette démonstration chez les filles de 10 ans pendant 2 ans, à l’issue de laquelle des leçons seront tirées pour une introduction nationale du vaccin anti-VPH.
  Mise en œuvre
  Le Togo a administré du 02 au 06 novembre 2015 et du 09 au 13 mai 2016, les 2 doses du vaccin contre le virus du papillome humain (VPH) aux filles de 10 ans dans les districts du Golfe et de Tchamba. Les résultats obtenus sont satisfaisants. Sur les 19 596 filles dénombrées, 19 586 filles ont reçu la 1ère dose et 18 894 la 2ème dose, soit des couvertures vaccinales administratives respectives de 99,9% à la 1ère dose et de 96,4% à la 2ème dose pour l’ensemble des 2 districts. L’enquête rapide de couverture vaccinale réalisée dans les ménages après l’administration de la 2ème dose a montré les résultats suivants : au total 210 ménages ont été enquêtées dans lesquels 246 filles de 10 ans ont été retrouvées dont 134 pour le district du Golfe et 112 pour le district de Tchamba. Parmi elles, 12 n’étaient pas vaccinées. Ces résultats montraient que :
  • 95,1% des filles enquêtées ont reçu les 2 doses du vaccin pour l’ensemble des 2 districts dont 93,3% dans le district du Golfe et 97,3% dans le district de Tchamba ;
  • La principale raison de non vaccination est l’absence de la fille (5 filles/12), aucun cas de refus n’a été rapporté lors de cette enquête.
  • 54,8% des ménages étaient informés de la campagne, principalement par le biais des enseignants (30,0%)
  • 4 cas de Manifestations Adverses Post Immunisations (MAPI) mineures à type notamment de gonflement au point d’injection ont été recensés.
Selon les résultats de l’enquête de couverture, 560 parents de filles de 10 ans révolus ont été enquêtés soit 280 parents enquêtés par district. L’enquête était bien acceptée par les ménages, il n’y a pas eu de refus de consentement ;La couverture vaccinale estimée des 2 doses (filles complètement vaccinées) pour l’ensemble des 2 districts était de 93,9% [IC95% : 91,5% – 95,7%] si l’on prend en compte à la fois la carte et l’histoire. Au total 97,3% des filles enquêtées avaient reçu au moins 1 dose, soit la 1ère dose, soit la 2ème dose ou les 2 doses.
Pour la deuxième année du projet, les résultats obtenus sont satisfaisants. Sur les 15 429 filles dénombrées, 15 272 filles ont reçu la 1ère dose soit une couverture vaccinale administrative respective de 98,98% pour l’ensemble des 2 districts. Une intégration d’autres interventions à la vaccination a été menée notamment, des séances de sensibilisation sur la santé sexuelle et le lavage systématique des mains dans les écoles (Filles et garçons de 9 à 13 ans; classes CE2, CM1 et CM2).
 
Service de communication du MSPS