Les présidents des différents comités de certification de l’éradication de la poliomyélite en atelier à Lomé au Togo

Les présidents des différents comités de certification de l’éradication de la poliomyélite en atelier à Lomé au Togo

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Lomé accueille du 23 au 26 Octobre 2018, l’atelier d’orientation des présidents des Comités nationaux de certification Polio (CNC), des Comités nationaux des Experts Polio (CNEP) et des comités de confinement de poliovirus de la sous-région Afrique de l’Ouest.

A l’adoption de l’objectif d’éradication de la poliomyélite par l’Assemblée mondiale de la Santé en mai 1988, des principes et lignes directrices pour le processus de certification de l’éradication de la poliomyélite, ont été élaborés. Une commission régionale de certification a été créée dans chacune des 6 régions de l’OMS, y compris AFRO.

La Commission Régionale de Certification pour l’Afrique (CRCA) est une structure indépendante responsable du processus de certification de l’éradication de la poliomyélite dans la Région Africaine. Le Comité National de Certification (CNC), le Comité National d’Experts de la Poliomyélite (CNEP) et le groupe technique de confinement des poliovirus ont pour rôles de superviser, guider les pays et rendre compte des progrès réalisés dans l’éradication de la poliomyélite à la CRCA.
Certes, des progrès remarquables ont été réalisés en vue de l’interruption de la transmission du poliovirus sauvage (PVS) dans la région africaine depuis la mise en place de l’Initiative Mondiale d’Eradication de Polio (IMEP) en 1988, mais la circulation du poliovirus continue d’être active dans certains pays de la région. Après la notification des cas PVS en 2016 au Nigéria, la nouvelle évolution épidémiologique en 2018 liée à la circulation du cVDVP2 au Nigeria, en DRC et dans les pays de la Corne de l’Afrique, oblige le renforcement de toutes les activités de l’IEP en région africaine et particulièrement en Afrique de l’Ouest.
Lors de sa dernière réunion tenue à Abuja en juin 2018, la CRCA a reconnu les risques liés à la mise en œuvre et aux moyens d’actions du plan stratégique de l’éradication de la poliomyélite et la phase finale 2013-2018 dans les contextes d’insécurité, de volonté moins ferme des politiques et d’approvisionnement insuffisant en vaccin poliomyélitique inactivé. Or, la marche vers la certification est inexorable car les conséquences d’un échec de la certification de l’éradication de la poliomyélite en Afrique seraient nuisibles pour la santé publique mondiale. Tous les efforts, doivent donc être fournis à tous les niveaux, pour atteindre les objectifs du plan stratégique de l’éradication de la poliomyélite et la phase finale 2013-2018, ce, afin d’achever l’éradication et le confinement de tous les poliovirus, qu’ils soient sauvages, dérivés d’une souche vaccinale ou associés.
Au regard de ce qui précède, il s’avère indispensable de mettre à niveau les différents Comités nationaux de l’éradication de la poliomyélite en vue de les rendre fonctionnels, de leur permettre de reconnaitre les risques propres à leurs pays, d’identifier des options d’atténuation et adapter les stratégies à leurs besoins.
En vue d’assurer le suivi de la mise en œuvre de l’Initiative Mondiale de l’Eradication de la Poliomyélite et une certification indépendante de l’absence de Poliovirus sauvage (PVS) dans tous les pays du monde, l’OMS a créé une commission mondiale pour la certification de l’éradication de la Poliomyélite, des commissions régionales de certification et des comités au niveau des pays. Ainsi, un atelier est organisé par l’Equipe d’Appui Inter-Pays pour l’Afrique de l’Ouest, avec l’appui du Bureau Régional et des membres de la CRCA au bénéfice des différents Comités de la sous-région Afrique de l’Ouest

« Cet atelier qui se tient à la veille de la journée mondiale de lutte contre la poliomyélite célébrée le 24 octobre de chaque année, vise à orienter et à mettre à jour les participants sur le processus de la certification, afin de les rendre plus opérationnels et de les outiller pour mieux reconnaître les risques propres à leurs pays, d’adapter les stratégies aux réalités des pays et de produire des mises à jour de qualité sur le processus de certification. Au total, 80 participants de 15 pays vont prendre part à cet atelier ». A indiqué le docteur LANDOH Dadja, Représentant de la Représentante de l’OMS Togo.
Depuis 1988, date de l’adoption par l’Assemblée mondiale de la Santé de l’objectif de l’éradication de la poliomyélite, le nombre de cas de poliomyélite a été réduit de plus 99% dans le monde. En 2018, 19 cas de poliovirus sauvages ont été rapportés dans deux pays endémiques, l’Afghanistan et le Pakistan, contre 26 621 cas rapportés dans 127 pays en 1988.

Par ailleurs, 43 cas de poliovirus circulant dérivés de la souche vaccinale type 2, notifiés dans le monde en 2018 ont été identifiés en Afrique et 02 de ces pays font partie du bloc de l’Afrique de l’ouest, au Nigéria et au Niger. Cette situation, en raison de la grande mobilité des populations dans la sous-région, des lacunes persistantes dans la surveillance aux niveaux sub-nationaux et de la faiblesse de l’immunité de la population, associées à l’existence des nombreuses zones d’insécurité dans certains pays, fait peser le risque de propagation dans les autres pays de la sous-région.
Cet atelier permettra de renforcer les capacités des membres des comités de Certification Polio, des Experts Polio, et les groupes techniques de confinement pour s’assurer que la mise en œuvre des stratégies sont efficaces pour la certification de l’Afrique d’ici 2020.
« Au Togo, le dernier cas de polio virus sauvage date de mars 2009. C’est le lieu aussi de remercier les membres des comités des Experts Polio, de Certification Polio et de confinement du Togo qui ne ménagent aucun effort pour s’assurer que les stratégies pour l’éradication de la poliomyélite sont effectives dans le pays.
Je voudrais ici rappeler que grâce à l’appui des partenaires OMS, UNICEF, GAVI et Rotary, le Togo a maintenu son statut de pays libéré de la poliomyélite et a opéré de façon satisfaisante le retrait du vaccin polio oral trivalent et son remplacement par le vaccin polio oral bivalent en 2016 ceci conformément aux stratégies développées au niveau mondial pour achever l’éradication de la poliomyélite.
Le Togo vient de procéder au lancement officiel de l’introduction du vaccin injectable contre la poliomyélite dans le PEV de routine le 4 octobre 2018 ; ce qui est un motif de fierté et de profonde satisfaction pour la poursuite de la lutte contre cette maladie néfaste pour les populations.

Le Togo compte utiliser des opportunités comme le projet Régional de Renforcement des Systèmes de Surveillance des Maladies (REDISSE) pour poursuivre la lutte contre la poliomyélite à travers le renforcement de la surveillance épidémiologique, le renforcement de l’immunité des populations et l’organisation des activités de confinement ».  A indiqué le docteur BEWELI Essotoma, Directeur Général de l’Action Sanitaire, représentant le ministre de la santé et de la protection sociale.

Pour information, en mai 2012 l’Assemblée mondiale de la Santé a déclaré que l’éradication du poliovirus constituait une urgence pour la santé publique mondiale. Un plan mondial a été élaboré pour parvenir à un monde sans poliomyélite. La poliomyélite est une maladie extrêmement contagieuse causée par un virus. Ce virus dénommé poliovirus, envahit le système nerveux et peut provoquer une paralysie irréversible et parfois la mort. Le poliovirus s’attaque habituellement aux enfants de moins de cinq ans non vaccinés ou incomplètement vaccinés. Les adolescents et les adultes peuvent également contracter la poliomyélite ou être porteurs du virus. Le vaccin antipoliomyélitique protège efficacement contre cette maladie.