La lutte contre les maladies transmissibles, principale cause de mortalité des moins de cinq ans, est un des axes du Plan National de Développement Sanitaire, affluent du Plan National de Développement.
Au rang des maladies parasitaires, figurent des maladies tropicales négligées et le paludisme. Les filarioses, la maladie du sommeil, et le trachome appartiennent au groupe des maladies tropicales négligées. La lutte menée contre celles-ci a permis au Togo d’éradiquer le ver de Guinée en 2011, d’éliminer la filariose lymphatique en 2017, de soumettre à l’OMS les dossiers du trachome et de la maladie du sommeil en vue de la validation de leur élimination, et d’enregistrer des progrès notables dans la lutte contre l’onchocercose dans la région maritime et dans la région des savanes. Le Togo vient de recevoir deux prix pour avoir été le premier pays africain à éliminer la filariose lymphatique.
L’incidence du paludisme a régressé entre 20 et 40% entre 2000 et 2015, et la mortalité de plus de 40% sur la même période. La possession d’une moustiquaire imprégnée de longue durée d’action par ménage a évolué de 33% en 2013 à 71% en 2017. La possession d’une moustiquaire pour deux personnes à évolué de 65% en 2014 à 85% en 2017, et son utilisation de 34 à 63%, avec 69% pour les femmes enceintes et 70% pour les enfants de moins de 5 ans. La mortalité hospitalière liée au paludisme est passée de 0,23 pour 1000 en 2004, à 0,16 pour 1000 en 2015, et à 0,12 pour 1000 en 2018.
La prévalence de l’infection au VIH dans la population générale (15-49 ans) est passée de 3,2% à 2,1% en 10 ans. La lutte menée contre cette infection s’est soldée par les résultats suivants : 55% des femmes enceintes connaissent leur statut ; 66% des femmes enceintes séropositives au VIH ont reçu le traitement ARV ; 98% des malades infectés par la tuberculose et le VIH ont été traités pour les deux maladies ; 65.000 personnes vivant avec le VIH sont traitées ; les nouvelles infections ont été réduites de plus de 50% ; la mortalité liée au SIDA a été réduite de 45% en 10 ans ; le taux de transmission de l’infection chez les enfants de mères ayant bénéficié de traitement est de 3,8%. A ce jour, 66% des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique, 89% de ces personnes enregistrées sont sous traitement, et 79% des personnes traitées ont une charge virale indétectable.
Pour ce qui est de la tuberculose, 2633 cas ont été dépistés en 2017. Les hommes (64%) sont plus touchés que les femmes (36%). Les tranches d’âge les plus touchées sont celles de 25 à 34 ans, et de 35 à 44 ans (24,30% et 24,26% des cas respectivement). La région Lomé-Commune et la région maritime ont notifié à elles seules 65% de tous les cas. En 2017, 99,6% des patients tuberculeux dépistés ont bénéficié du dépistage du VIH. Les 2849 patients atteints de tuberculose dépistés en 2016 ont été traités, avec un taux de succès thérapeutique de 84%. Les taux de décès et d’échec ont été respectivement de 8% et de 3%, et celui des perdus de vue de 4%. Vingt à 25% des tuberculeux sont co-infectés par le VIH, et tous sont traités contre les deux maladies.
La vaccination constitue le moyen de prévention le plus efficace contre les maladies transmissibles. Le taux de couverture vaccinale est de plus de 80% pour chacun des neuf vaccins inscrits au Programme Elargi de Vaccinations.
Les prochaines étapes consistent : en l’élimination de la maladie du sommeil, du trachome et de l’onchocercose ; à atteindre les trois objectifs 90-90-90 pour le VIH/SIDA dans un bref délai ; à la détection et à la prise en charge de la tuberculose multi-résistante ; à l’introduction du vaccin contre l’hépatite virale B et du vaccin contre le papillomavirus humain dans le Programme Elargi de Vaccinations.
Pr Moustafa MIJIYAWA