La lutte contre les Médicaments falsifiés et de qualité inférieure (MFQI) était au cœur d’un panel le mardi 23 août, au 2e jour des travaux de la 72e session de l’OMS pour l’Afrique. A travers ce panel, les Etats s’engagent pour une synergie d’actions multisectorielles et la ratification de l’initiative de Lomé contre les MFQI.
« Lutte contre le trafic de médicaments en Afrique : une approche collaborative intégrée ».C’est sous ce thème que les autorités sanitaires et les experts se sont penchés au cours de ce panel. Il est organisé par le ministère en charge de la Santé du Togo, l’OMS et la Fondation Brazzaville, une structure technique d’appui aux ministères de la Santé des pays signataires de l’initiative de Lomé contre les MFQI. Les échanges ont permis de partager avec les délégations, des informations actualisées et les meilleures pratiques mises en œuvre dans la lutte contre les MFQI dans les pays africains. Il s’est également agi de présenter les actions entreprises depuis la signature de la déclaration politique de Lomé, le 18 janvier 2020.
Ce débat a porté, entre autres, sur les leviers d’action pour lutter contre le trafic des faux médicaments, le renforcement du cadre normatif, la chaîne d’approvisionnement des produits pharmaceutiques et l’Agence africaine de médicaments dont le siège sera à Rwanda. Le panel a regroupé plusieurs intervenants notamment Dr Tedros Ghebreyesus, directeur général de l’OMS ; Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique ; Minata Samaté Cessouma, commissaire de l’UA en charge de la Santé et Dr Ngamije Daniel, ministre rwandais de la Santé. Le Togo était représenté par Pr Moustafa Mijiyawa, ministre en charge de la Santé, et son collègue Dr Mamessilé Aklah Agba-Assih, ministre déléguée de la Santé, de l’Hygiène publique et de l’Accès universel aux soins.
Dans son mot introductif, Pr Mijiyawa a relevé que les médicaments falsifiés tuent aujourd’hui et les chiffres sont très inquiétants. Il a souligné que ces médicaments tuent plus que le paludisme et il urge de converger les énergies au plan continental en impliquant tous les secteurs pour venir à bout de ce phénomène nuisible à la santé des populations. Pour le ministre, la circulation des MFQI constitue un grave problème de santé publique pour les individus, les familles, les communautés et les pays en les privant de l’accès à des médicaments abordables et de bonne qualité.
Il ressort des échanges, la nécessité de renforcer l’Etat de droit et la sécurité des Etats, la mise en place d’une politique d’économie de la santé et l’amélioration de la santé publique. D’après Dr Agba-Assih, « il faut que nos Etats acceptent de mettre ensemble les énergies pour partager des bases de données sur des sources fiables de médicaments de qualité ».
A propos de l’Agence africaine de médicaments, la commissaire de l’UA en charge de la Santé a annoncé son opérationalisation après une série de préalable. « Très prochainement, il y aura la conférence des Etats parties pour décider de la suite », a rassuré Mme Cessouma.
Pour rappel, six pays africains (la République du Congo, le Ghana, le Niger, l’Ouganda, le Sénégal et le Togo) ont signé la déclaration politique des MFQI le 18 janvier 2020 au sommet de Lomé. A travers cette initiative, les Etats s’engagent à lutter contre le trafic de médicaments falsifiés et de qualité inférieure en ratifiant les accords internationaux existants ; en introduisant de nouvelles sanctions pénales contre les trafiquants et en sensibilisant à ce fléau de santé publique, avec le concours des organisations internationales.
A l’ouverture des travaux de cette 72ème session de l’OMS pour l’Afrique, le chef de l’Etat, Faure Gnassingbé avait plaidé pour que les autres pays rejoignent cette initiative portée par le Togo.
Service de Communication du MSHPAUS