Pour la prévention des épidémies et gestion des urgences sanitaires, le Togo dispose désormais d’un laboratoire de virologie

Pour la prévention des épidémies et gestion des urgences sanitaires, le Togo dispose désormais d’un laboratoire de virologie

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  Le Togo dispose désormais des facilités de diagnostic en interne des maladies à risque d’épidémie. Dorénavant le pays ne sera plus dans l’obligation d’expédier des prélèvements biologiques des germes hautement pathogènes pour analyses à l’étranger. Pour cause, un nouveau laboratoire de virologie, de niveau P2 améliorée, vient d’être construit pour le Togo. C’est une importante infrastructure, d’environ 200 millions de franc CFA, offerte par l’Ambassade des Etats Unis d’Amérique (USA) au Togo. Il servira principalement à renforcer le diagnostic biologique de la grippe, mais également à rechercher d’autres pathogènes comme les virus des fièvres hémorragiques tels qu’Ebola ou Lassa. Le bâtiment a été inauguré le vendredi 17 juin dernier par le Ministre de la Santé et de la Protection Sociale, le Pr. Moustafa Mijiyawa et l’Ambassadeur des  USA au Togo, M. David Gilmour, en présence des responsables et du personnel de l’Institut National d’Hygiène (INH).
  L’Ambassade des USA au Togo a rendu les clés du nouveau laboratoire de virologie aux responsables de l’Institut National d’Hygiène (INH), après environs 14 mois de travaux. Ce laboratoire est un « don du peuple des USA au peuple togolais », comme on peut le lire sur l’édifice. C’est le fruit d’un plaidoyer des responsables de l’INH, soutenu par les autorités sanitaires, pour répondre aux besoins de la  prévention des épidémies et pour la gestion des urgences sanitaires au Togo.
  Cette réalisation rentre dans le cadre de l’assistance de l’Ambassade des USA au Togo  pour le renforcement du système de santé togolais. L’ouvrage a été financé via le Programme d’Assistance Humanitaire du Département de la Défense Américain.
  D’un coût total d’environ 200 millions de francs CFA, l’édifice permettra au Togo de faire la recherche des virus responsables de la grippe. Cependant telles que réalisées, « les installations pourront également servir à rechercher d’autres germes responsables de maladies à risque pour la santé publique comme le virus Ebola ou encore le virus de la fièvre Lassa », a précisé Dr. Abiba Banla, Directrice de l’INH, lors de son allocution à la cérémonie d’inauguration.
  Ce nouveau laboratoire, selon le Ministre de la santé et de la protection sociale constituera l’épicentre du système de surveillance épidémiologique du Togo. « On pourra désormais détecter à temps et sur place les viroses une fois les tous premiers cas signalés. On mettrait ainsi un terme aux difficultés récemment enregistrées lors la survenue des épidémies à virus Ebola et à virus Lassa», a affirmé le Pr. Mijiwaya.
  Un véritable dispositif pour le diagnostic des germes hautement pathogènes
  Le bâtiment offre un cadre moderne et adapté pour un travail de laboratoire en toute sécurité pour les techniciens et pour l’environnement.  Il remplit les conditions de sécurité biologique de niveau 2, tout en étant conçu pour répondre à un niveau de sécurité biologique de niveau 3.  L’installation comprend des salles spécialisées d’analyse et de confinement, des bureaux, des zones d’attente et des espaces sanitaires.
  Le Laboratoire répond aux préoccupations de biosécurité et de biosûreté. Selon la Directrice de l’INH, les plans ont été inspirés des laboratoires de la Sous-région, qui effectuent la recherche des germes hautement pathogènes souvent sollicités par le Togo.
Il est composé trois grandes parties : une partie pour la biologie moléculaire et la sérologie, une partie pour la culture virale et une autre pour les bureaux. La partie des laboratoires comprend un local pour la réception des prélèvements et de huit (8) unités techniques sécurisées pour la réalisation de différents examens.
  Avec les installations de ce laboratoire « L’INH pourra désormais pleinement jouer son rôle, conformément au plan de développement sanitaire  du Togo», se réjouit le Ministre de la santé et de la protection sociale. L’intérêt de l’édifice est encore plus grand dans le contexte actuel des menaces des maladies à fort potentiel épidémique, particulièrement éprouvantes pour l’Afrique de l’Ouest.   
C’est donc à raison que le responsable des questions de santé au Togo, a exprimé la profonde gratitude du gouvernement à l’Ambassade des Etats Unis au Togo pour la construction de ce laboratoire. « Notre grand merci se traduira par l’utilisation rationnelle que nous ferons de ce très bel ouvrage », a rassuré le Pr. Mijiyawa.
  L’Ambassade des USA au Togo n’est pas à son premier geste. « Le peuple américain continue la construction des centres de santé à travers tout le Togo. », a affirmé M. Gilmour, qui dit avoir confiance aux autorités sanitaires et aux responsables de l’INH pour le bon usage qu’ils feront du bâtiment.
L’INH procédera à l’installation des équipements disponibles, dans les prochains jours et le laboratoire sera rendu fonctionnel. Ainsi, en témoignant sa reconnaissance aux partenaires qui appuient l’INH comme, l’OMS, le CDC, la DAHW, l’AMP, le RESAOLAB, Dr. Banla espère pouvoir encore compter sur leur soutien en réactifs et matériels nécessaires aux examens qui seront effectués dans le nouveau laboratoire.
  Rappel de la mission de l’INH dans le diagnostic de la grippe et des maladies à potentiel épidémique
  Depuis sa création en 1967, l’Institut National d’Hygiène a, dans ses missions, la charge de réaliser les examens de laboratoire pour la recherche épidémiologique. Le rôle de laboratoire de référence pour le diagnostic des maladies à potentiel épidémique lui a été attribué par arrêté ministériel en 1998, suite aux recommandations de l’OMS sur la surveillance intégrée des maladies et la riposte. 
L’INH collabore avec le service de l’Epidémiologie et effectue en routine les examens pour le diagnostic de la fièvre jaune, de la rougeole, de la rubéole, des méningites bactériennes, du choléra et autres maladies diarrhéiques. Limité à la capacité de diagnostic de ce petit groupe d’affection pour la surveillance, l’INH s’est vu obligé d’expédier des prélèvements biologiques du Togo pour analyses à l’Institut Pasteur de Dakar au cours de la pandémie de grippe A/H1N1 en 2009. 
  En Avril 2009, une équipe d’experts du CDC (Center for diseases Control and Prevention) d’Atlanta aux Etats Unis, au cours d’une mission à Lomé sur les épidémies de grippe à virus hautement pathogènes, a décidé d’apporter un appui au Togo pour la recherche au laboratoire de ces virus. C’est ainsi qu’un équipement complet de technologie appelé « PCR en temps réel » a été réceptionné en février 2010 à l’Ambassade des Etats Unis au Togo, et les premières analyses pour le diagnostic de la grippe ont démarré en avril de la même année à l’INH, dans des locaux aménagés à cet effet.
  Avant l’installation du nouveau laboratoire, l’INH contribuait à la composition vaccinale, à travers seulement l’envoi des échantillons cliniques aux instances internationales en charge des questions de la grippe.  Ceci militait en réalité les capacités du laboratoire, qui n’avait pas jusque-là la compétence de faire l’isolement viral.
  Ainsi, pour jouer efficacement son rôle, il était nécessaire de mettre à la disposition de la communauté scientifique internationale des souches de virus isolés vivants.  Cette compétence est d’ailleurs un critère pour le laboratoire grippe de devenir un « Centre National Grippe ». C’est dans cette logique, que le ministère de la santé, à travers l’INH a  sollicité auprès de l’Ambassade des USA, l’aide pour la construction d’un laboratoire de niveau P2 amélioré. Il pourra être élevé au niveau P3 une fois qu’un dispositif spécial pour création d’une  pression négative y sera installé.
  Le nouveau laboratoire va permettre à l’INH de faire l’isolement du virus grippal mais également de faire le diagnostic d’autres germes hautement pathogènes. Le Togo gagne ainsi à réaliser sur place le diagnostic biologique des virus des fièvres hémorragiques qui menacent l’Afrique de l’Ouest.
Les contraintes qu’engendre le recours à des laboratoires de référence à l’étranger résident dans les exigences pour l’envoi des échantillons biologiques d’un pays à un autre, et dans les délais d’obtention des résultats. Le délai de détection d’une maladie à risque d’épidémie devant être le plus court possible, il va de soi que l’idéal est de disposer de facilités de diagnostic en interne. 
                                                                                                                                                                                                Service de communication du MSPS