Les préfets, les praticiens de la santé, les autorités administratives, politiques et religieuses, la société civile, bref, toutes les couches sociales des préfectures de Blitta et de l’Ogou (Atakpamé) étaient à l’école de l’approche contractuelle les 23 et 24 février 2017. Il était question pour le Ministre en charge de la Santé, le Professeur Moustafa MIJIYAWA d’éclairer la lanterne des populations sur les réformes prévues par le gouvernement dans les formations sanitaires pour leur bonne gestion !
Selon le Professeur Moustafa MIJIYAWA, cette nouvelle approche de gestion des structures sanitaires du Togo n’est qu’une réponse au peu de rendement des structures sanitaires et des soins en deçà de la qualité.
Evidemment, l’approche contractuelle est basée sur un partenariat public-privé. Elle repose sur un partenariat formel et durable entre tous les acteurs du secteur de la santé et consiste, par le biais d’un contrat, à céder la gestion d’une structure de soins à une entité non étatique spécialisée dans la gestion hospitalière. Elle vise à améliorer l’accessibilité de toutes les couches sociales aux services de santé de qualité à travers une utilisation optimale des ressources disponibles. En d’autres termes, la nouvelle gestion sera basée sur la complémentarité des efforts entre le secteur public et le secteur privé. Sa mise en œuvre ne signifie ni privatisation ni un désengagement de l’Etat de ses responsabilités. Il s’agit au contraire de définir les rôles et les fonctions de tous les acteurs dans la production de services de santé d’une qualité toujours meilleure au profit des populations, notamment les plus démunies d’entre elles.
« L’hôpital demeure et reste une propriété de l’état togolais, un service public de santé. C’est une forme de Partenariat Public Privé, bien sûr puisque ce ne sont pas des fonctionnaires de l’état qui travailleront sur le système de gestion mais juste une équipe privée qui aidera par ses prestations. Le gouvernement identifie juste des sociétés spécialisées dans la gestion des hôpitaux non seulement sur le plan théorique mais sur le plan pratique qui ont déjà eu à faire leurs preuves ailleurs dans les conditions analogues au Togo, Rwanda, Comores, Congo », a expliqué le ministre de la santé au Togo.
Le ministre de la santé a rassuré les populations des coûts des prestations des soins qui ne subiront aucune hausse.
L’hôpital du district de Blitta a été sélectionné comme centre de santé pilote compte tenu de la gestion efficace à imprimer aux diverses unités qu’il abrite notamment l’unité de production d’oxygène, de l’eau de javel, de la télémédecine, de la gynécologie, de la radiologie !
Unanimement, un accueil chaleureux et une adhésion inclusive ont été réservés à la nouvelle réforme à l’avis des différents acteurs concernés après les larges communications du ministre de la santé.
Selon le Directeur préfectoral de la santé de Blitta, Dr Tcheou Dadou, cette réforme est la bienvenue pour redresser les manquements qui jonchent l’administration dans de nombreux districts préfectoraux, régionaux au grand bonheur des populations; « L’hôpital de district de Blitta a eu quelques avancées dans la gestion des ressources financières en mettant sur pieds le guichet unique où transitent toutes les recettes de l’hôpital ce qui permet à l’administration d’avoir une traçabilité financière, mais il faut toujours aller à la perfection d’où la contractualisation vient à point nommé ».
Même son de cloche selon chez des agents de santé dont le souhait est de voir vite cette phase pilote étendue dans tous les districts sur l’étendue du territoire, ceci permettra de mettre tous les hôpitaux publics sur les mêmes pieds d’égalité dans la méthode de gestion orthodoxe.
« La corruption, la raquette des patients, la vente parallèle des médicaments par les gardes malades, le retard du personnel et il n’est pas surprenant de voir des matériels de l’hôpital se retrouver dans les marchés alors que les besoins sont criards dans les hôpitaux. Trop de complicité et de mauvaise foi dans le travail, il faut aller réellement à la gestion efficace et saine de l’hôpital, voilà le pourquoi l’approche contractuelle s’impose nécessairement », a indiqué Dr. Edorh Hokaméto, Directeur régional du centre hospitalier d’Atakpamé.
Outre le corps médical, les chefs traditionnels aussi pensent qu’ils ont un rôle primordial à jouer dans la réussite de la contractualisation, « Nous avons l’impérieux devoir de sensibiliser les populations par rapport à l’approche contractuelle afin qu’elles évitent de tomber dans les pièges de la corruption dans les hôpitaux ».
Il faut noter, le gouvernement a contacté deux structures expérimentées dans la gestion des formations sanitaires notamment en Afrique MEMISA, une ONG Belge, qui prendra en charge le CHUSO dans les départements du laboratoire, de la radiologie imagerie et de la morgue. L’Entraide médicale internationale, une ONG française, qui à son tour se chargera de la gestion de l’hôpital régional d’Atakpamé et de l’hôpital du district de Blitta.
Toutes ces sociétés ont eu à faire leurs preuves dans plusieurs pays comme la République Démocratique du Congo, le Bénin, le Burundi, le Congo-Brazzaville, l’Inde et la Mauritanie, le Sénégal, Haïti, le Madagascar, la Guinée Biseau.
Le ministre a visité les unités des différentes formations de santé pour toucher du doigt certaines réalités auxquelles sont confrontées les populations.
Avant cette tournée, le Ministre en charge de la santé, a échangé avec les professionnels des médias et avec les présidents de Conseil d’Administration des Hôpitaux du pays.
Service de communication du MSPS