« Les pharmacopées comme outils pour la découverte de médicaments essentiels en vue du traitement des nouvelles maladies émergentes » c’est le thème du Huitième Congrès scientifique des praticiens de la médecine traditionnelle et des praticiens de la médecine conventionnelle qui se tient à Lomé les 19 et 20 décembre 2016 en présence du Directeur Général Adjoint de l’OOAS, le docteur ASSOGBA Laurent. Réunissant Les membres du Comité d’experts, les praticiens de la médecine traditionnelle, les praticiens en phytothérapie, et les directeurs et coordonnateurs de programmes de MT dans les États membres, cette rencontre de deux jours est l’occasion de discuter entre autres du rôle des pharmacopées dans la découverte de médicaments modernes, en particulier les médicaments utilisés pour traiter les nouvelles maladies émergentes ; d’honorer l’expertise ouest africaine en matière de recherche et surtout d’explorer les modalités d’utilisation des pharmacopées comme outils de mobilisation de ressources pour la médecine traditionnelle.
Selon Directeur Général Adjoint de l’OOAS, le docteur ASSOGBA Laurent, la découverte et la production en masse de médicaments de synthèse chimique ont considérablement changé les soins de santé à travers le monde. Cependant, de vastes couches de la population des pays en développement en particulier, s’en tiennent toujours aux praticiens traditionnels et aux médicaments à base de plantes pour leurs soins primaires. Il y a plusieurs raisons à l’intérêt croissant de l’utilisation des plantes médicinales à travers le monde, la plus courante étant leur disponibilité, leur accessibilité, les modes de croyance et la culture, les inquiétudes concernant les effets adverses des médicaments synthétiques, la notion erronée du naturel exempt de toxicité, et le désir de soins de santé plus personnalisés.
Au vu de tout ce qui précède et suite à la mise en place du Comité d’experts pour l’élaboration du deuxième volume de la Pharmacopée d’Afrique de l’Ouest, il s’avère approprié que le Congrès scientifique de cette année se focalise sur le rôle des pharmacopées dans la prestation des soins de santé. D’où le thème choisi à cet effet à savoir : « Les pharmacopées comme outils pour la découverte de médicaments essentiels en vue du traitement des nouvelles maladies émergentes ».
Il faut noter que durant des cent dernières années, la découverte et la production en masse de médicaments de synthèse chimique ont considérablement changé les soins de santé à travers le monde. Cependant, de vastes couches de la population des pays en développement en particulier, s’en tiennent toujours aux praticiens traditionnels et aux médicaments à base de plantes pour leurs soins primaires. Il y a plusieurs raisons à l’intérêt croissant de l’utilisation des plantes médicinales à travers le monde, la plus courante étant leur disponibilité, leur accessibilité, les modes de croyance et la culture, les inquiétudes concernant les effets adverses des médicaments synthétiques, la notion erronée du naturel exempt de toxicité, et le désir de soins de santé plus personnalisés.
Actuellement, les plantes sont utilisées pour le traitement des affections chroniques et aiguës telles les maladies cardiovasculaires, les problèmes de prostate, la dépression, l’inflammation, l’immunité compromise, pour n’en citer que quelques-unes. En Chine, en 2003, les médicaments traditionnels à base de plantes ont joué un rôle important dans la stratégie de contrôle et de traitement du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), et en Afrique, la plante dénommée fleur africaine, a été utilisée pendant des décennies pour traiter les symptômes malveillants associés au VIH. Les médicaments à base de plantes sont également très répandus en Europe, l’Allemagne et la France venant en tête pour les ventes en comptoirs.
Les médicaments à base de plantes sont importants pour la recherche pharmacologique et la découverte de médicaments. Des exemples de médicaments découverts grâce à la recherche ethnopharmacologique comprennent des antibiotiques (comme la pénicilline, l’érythromycine); le stimulant cardiaque de la digoxine provenant du gant de bergère (Digitalis purpurea); l’acide salicylique, précurseur de l’aspirine et dérivé de l’écorce du saule (Salix spp.); la réserpine, un médicament antipsychotique et antihypertenseur tiré du Rauwolfia spp .; et des antipaludiques tels que la quinine tirée de l’écorce de Cinchona et d’agents hypolipidémiant (par exemple, la lovastatine) obtenus à partir d’un champignon. En outre, sur 177 médicaments approuvés dans le monde entier pour le traitement du cancer, plus de 70% sont basés sur des produits naturels. Ceux-ci incluent le paclitaxel, isolé du l’if qui est un arbre du Pacifique; la camptothécine, dérivée de «l’arbre heureux» chinois Camptotheca acuminata et utilisée pour préparer l’irinotécan et le topotécan; la combretastatine dérivée du saule sud-africain. On estime également qu’environ 25% des médicaments prescrits dans le monde proviennent de plantes dont 121 substances actives sont usitées.
Indépendamment de la raison de l’utilisation des plantes, les consommateurs devraient être rassurés que leurs produits sont sûrs, efficaces et de bonne qualité. Les consommateurs devraient également recevoir des informations scientifiques sur la posologie, les contre-indications et les éventuels effets adverses. Pour ce faire, il est nécessaire que les plantes utilisées par les différentes communautés soient scientifiquement évaluées et présentées dans un document tel qu’une Pharmacopée, pour donner des informations sur l’utilisation rationnelle et la prescription judicieuse.
La Pharmacopée (se rapportant littéralement « à la fabrication des médicaments »), dans son sens technique moderne, est un livre contenant des directives pour l’identification de médicaments composés et publié par une autorité gouvernementale ou par un corps médical ou pharmaceutique. Les descriptions des préparations sont appelées monographies. Formellement, une monographie moderne est une compilation ou un rapport au sujet d’une plante spécifique, fournissant une information détaillée et inscrite dans une structure logique, incluant des renseignements botaniques et pharmaceutiques. Les monographies peuvent varier en longueur, partant d’un résumé d’une seule page à un texte de plusieurs pages, et peuvent inclure les détails entre autres ; le nom botanique et vernaculaire, la description de la plante, les usages traditionnels, les constituants, les actions thérapeutiques, les résultats de recherché, les indications cliniques, les préparations et produits dérivés, les prescriptions et dosages et les références.
Dans un sens plus large, une Pharmacopée est un ouvrage de référence pour les spécifications de médicaments pharmaceutiques. Cependant, certaines pharmacopées sont destinées à fournir des informations sur l’utilisation rationnelle des plantes médicinales et ne sont pas nécessairement des sources de référence pour l’identification des principaux composés. Suite à l’inauguration du Comité d’experts pour l’élaboration du deuxième volume de la Pharmacopée d’Afrique de l’Ouest, il s’est avéré approprié que le Congrès scientifique de cette année se focalise sur le rôle des pharmacopées dans la prestation des soins de santé.
Service de communication du MSPS