Lomé abrite la 13ème réunion annuelle sur la surveillance, la préparation et la réponse aux épidémies de méningites en Afrique. Une centaine d’experts venus de l’OMS, de CDC Atlanta et d’une vingtaine de pays planchent sur les stratégies de mobilisation des ressources et compétences en vue de prévenir et de donner une riposte efficace aux épidémies de méningite qui secouent la région africaine.
La méningite constitue un fardeau pour l’Afrique. En outre, les épidémies de méningites à méningocoques demeurent un problème majeur de santé publique, notamment dans les 26 pays de la ceinture de la méningite qui s’étend du Sénégal à l’ouest jusqu’en Ethiopie à l’est l’Afrique sub-saharienne. Avant 2010, Neisseria meningitidis du groupe A (NmA), constituait la principale cause des épidémies de méningite représentant 80 % à 85 % des cas recensés.
Afin de mieux cerner la situation actuelle de la méningite en Afrique pour préparer efficacement la saison épidémique 2017, apprécier les progrès et perspectives de l’introduction de MenAfriVac à travers les campagnes préventives et dans la vaccination de routine, une réunion se tient à Lomé, Togo et regroupe 20 pays, notamment ; Benin, Burkina Faso ; Cameroun ; Cote d’Ivoire ; Ethiopie ; Mali ; Niger ; Nigeria ; Guinée ; Ghana ; Kenya ; RDC; RCA ; Rwanda ; Sénégal ; Soudan, Sud Soudan ; Tanzanie, Tchad ; Togo ; Ouganda, tous de la ceinture méningitique choisis selon les critères suivant : ampleur [taux d’incidence, nombre de nouveaux cas suspects épidémies, flambées épidémiques], gravité [taux de létalité] sur la période de 2013 à 2016, l’enjeu d’introduction MenAfriVac à travers les campagnes de vaccination préventives et dans la vaccination de routine.
« Afin de mieux répondre aux épidémies de méningite qui surviennent essentiellement pendant la période dite « saison épidémique » qui s’étend de janvier à fin juin, l’OMS recommande aux pays l’élaboration des plans nationaux de préparation et de réponses aux épidémies en utilisant les directives révisées de lutte contre la méningite de l’OMS qui met en exergue le renforcement de la gestion des données et des activités du laboratoire, l’organisation adéquate de la vaccination préventive ou réactive et la prise en charge adéquate des cas ». A déclaré Dr Lucile IMBOUA, représentante résidente de l’OMS au Togo, à l’ouverture des travaux.
Il s’agit de faire la revue de la situation épidémiologique, de la surveillance et de la réponse aux épidémies de méningite en Afrique et définir les perspectives et priorités pour les interventions futures y compris la saison épidémique 2017 et d’évaluer les progrès et définir les perspectives d’introduction de MenAfriVac à travers les campagnes de vaccination préventives et la vaccination de routine.
Le Togo a fait l’amère expérience de l’épidémie de méningite en 2016 dont le germe responsable est le Neisseria meningitidis W. Cette épidémie a fait notifier 1975 cas avec 127 décès et a occasionné des séquelles chez certaines victimes. Grace à la contribution de tous nos partenaires techniques et financiers sous le leadership de l’OMS, le Togo est venu à bout de cette épidémie.
« Des travaux qui seront menés durant la semaine dans cette enceinte, sortiront des recommandations dont nous ne doutons ni de la pertinence, ni de l’ancrage à notre contexte. Notre conviction se fonde sur l’expertise des acteurs ici présents qui, en phase avec Napoléon Bonaparte, réfléchiront et agiront comme des météores destinés à brûler pour éclairer leur siècle et notre continent. La mise en œuvre de vos recommandations doit être considérée comme un fait acquis par nos plus hautes autorités, notamment le Chef de l’Etat togolais, qui, comme constamment inspiré par Edgar Faure, a toujours mené une politique économique de raison, une politique sociale de passion, et une politique étrangère d’ouverture ». A indiqué le Professeur Moustafa MIJIYAWA, ministre de la Santé et de la protection Sociale en ouverture des travaux.
Dans le cadre de l’élimination de la méningite, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande trois stratégies: la surveillance et une réponse efficace aux épidémies ; la prise en charge adéquate des cas et la vaccination (préventive et réactive). Avec l’introduction à partir de 2010 du vaccin MenAfriVac et la vaccination jusqu’en juin 2016 de plus de 260 million de personnes âgées de 1-29 ans dans 18 pays, on a noté une réduction significative des cas de NmA et une modification du profil bactérien avec la prédominance du Streptococcus pneumoniae (S.p) et des méningocoques des groupes W, C responsables des épidémies importantes enregistrées depuis 2015 au Niger, Nigeria, Ghana et Togo.
Service de communication du MSPS